Noël 2019 – Visite au sultan Melek-el-Malek

Noël 2019 – Visite au sultan Melek-el-Malek

Chers Amis,
En cette année 2019, je ne vais pas vous envoyer un conte de Noël que j’aurais pu imaginer, non. En effet, l’actualité nous propose malheureusement un monde déchiré, un monde où l’on refuse de se connaître, de se rencontrer et donc un monde où l’on se combat dans des guerres fratricides. Alors, pour nous inviter à changer notre regard les uns sur les autres, à refuser les « a priori » et à nous regarder autrement, je vais prendre un récit authentique qui nous rapporte une rencontre merveilleuse du « Poverello », de François d’Assise, avec un musulman sultan en Egypte. Et cette rencontre a eu lieu il y a exactement sept cents ans.

Ce n’est pas un conte, c’est plus beau qu’un conte, écoutez ce récit…

Max Bobichon

LA VISITE AU SULTAN MELEK-EL-KAMEL

Le Frère François était tourmenté par l’amour du Christ et sa parole : « Portez à tous
les hommes la Bonne Nouvelle ».
Par trois fois, François essaya de parvenir en Syrie. Finalement, nous sommes en 1219,
la guerre fait rage entre les Chrétiens et les Sarrasins au Royaume de Syrie.
Les armées chrétiennes assiègent la ville de Damiette et le Sultan Melek-el-Kamel a
promis « un besant d’or à quiconque apporterait la tête d’un chrétien ». Tout cela mes
amis, c’est notre frère Bonaventure qui nous le raconte.
Et il dit que Frère François ne connaît pas la peur. Dans son désir de porter le nom de
Jésus à des frères humains qui ne le connaissent pas, il décide, après s’être fortifié par
la prière, de demander à notre frère Illuminé de l’accompagner pour rencontrer le
Sultan que l’on dit à la fois cruel et parfois accueillant, par delà les lignes de bataille.
Puis, tous deux chantant le psaume 22 qui assure « Quand je marcherai au milieu des
ombres de la mort, je ne craindrai aucun mal parce que tu es avec moi », s’avancent
dans la plaine entre les deux armées. Et voici que deux petites brebis viennent à leur
rencontre.
Elles bêlent joyeusement en s’approchant de nos deux compagnons et se frottent à
leurs jambes comme des petits chiens. Alors, François voit dans cette rencontre un
symbole : l’accomplissement de la Parole du Maître qui annonce : « Voici que je vous
envoie comme des brebis au milieu des loups. Mais ne les craignez pas, je suis avec
vous ». Il vient à peine de finir sa phrase que des gardes sarrasins se jettent sur lui et
son compagnon, comme des loups sur un troupeau sans berger.
Après les avoir battus et maltraités, ils écoutent pourtant François, conscient d’avoir
échappé à la mort, leur demander humblement de l’emmener, lui et le Frère, pauvres et
dépouillés de tout, auprès du Sultan.
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Alors, pensant que leur chef se moquera d’eux, ils ouvrent les portes du Palais. Le
Sultan vêtu de tous ses atours est intrigué par ces deux va-nu-pieds. Il demande
vivement à François : « Par qui, pour quoi, à quel titre, par quel chemin tu es arrivé
jusque devant moi ? » « Sire, répondit François, je viens, non de la part d’un homme
mais de la part du Dieu Très-Haut pour te faire connaître la Bonne Nouvelle annoncée
par son Fils Jésus ».
Le Sultan, en voyant la ferveur de François le laisse parler volontiers, le prie de
continuer et même, prend plaisir à l’écouter. Alors François lui parle du Dieu unique,
de la bonté de Jésus et l’invite sans ambages, lui et son peuple, à accepter son message.
Mais le Sultan, profondément recueilli, songe à ce que le Prophète dit de Jésus.
Finalement, il voulait offrir des cadeaux très riches à François mais celui-ci refusa tout
net en arguant de Sœur Pauvreté à laquelle il a voué sa vie.
Alors, le Sultan, touché est pénétré d’une grande admiration pour le Poverello, cela se
voit dans ses yeux.
François repart en confiant au Seigneur le cœur de celui qui l’avait reçu tel qu’il était,
l’avait épargné et même accueilli.
Le voyage de retour fut serein. Et l’on dit qu’une colombe bien blanche voletait autour
de François et de son compagnon lorsqu’ils revinrent en bateau pour croiser vers
Assise.
Ce sont les marins qui ont raconté cela et on sait qu’ils connaissent bien les oiseaux.
Voilà mes amis ce que je voulais vous raconter. Ne le trouvez-vous pas merveilleux ?

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